SweetMelancholya
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[FairyMadness] Mad

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Message  FairyMadness Mar 13 Mar - 16:02

Mad

Partie 1
Je suis bien avec elle.
Je n'aurais jamais cru rencontrer quelqu'un comme elle dans un endroit pareil.
Un hôpital n'est pas véritablement un endroit propice aux rencontres habituellement. Plutôt aux adieux.
Je n'ai pas choisis de venir ici mais je ne le regrette absolument pas. Mes parents m'ont avoué qu'ils étaient cousins et je me suis évanouis. Je me suis réveillé dans cette chambre plusieurs heures plus tard. Juste après mon réveil, alors que j'étais encore à moitié endormis, un médecin est venu m'expliquer ce qu'il s'est passé. Dans ma tête, cette explication était presque reconnu comme une agression. Je venais à peine de me réveiller, je ne savais pas où j'étais et avant même que j'ai compris ce qu'il se passe, un type en blouse blanche vient me harceler. Ma seule envie était de prendre la lampe qui attendait sur la table de chevet d'à coté pour lui exploser sur le crane.
Malheureusement, j'étais trop fatigué pour bouger un seul membre. J'étais donc en train d'écouter ce médecin malgré moi. J'ai absolument rien compris à cause de ses termes techniques mais tout ce que j'ai compris c'est que la consanguinité m'a rendu fragile et que le choc de la nouvelle n'avait rien arrangé. Pourtant, à ce moment là, la consanguinité de mes parents était véritablement l'une des choses dont je me foutais le plus au monde. J'ai retenu quelques mots comme «émétique», «psychopathologie» ou encore «hépatique» mais même si j'ai ma petite idée pour la définition du deuxième, je n'ai aucune idée pour les deux autres. Il pourrait quand même adapter son vocabulaire pour un adolescent.... Ah, comme je le hais....
C'est lorsqu'il est (enfin) sortit que j'ai pus la remarquer.
Au début, je pensais être seul dans ma chambre vu qu'il n'y avait aucun autre son que la voix horripilante de ce médecin. Elle était là, assise sur le lit voisin au mien. Silencieuse. Elle me regardait de ses beaux yeux profonds. Comme si elle attendait quelque chose de moi. Alors, nous avons commencé à discuter. Même si elle n'est pas très bavarde, elle sait écouter ce qui rend ces conversation quasiment à sens unique irremplaçables. Personne ne sait écouter aussi bien qu'elle. Elle ne coupe jamais la parole, attend la fin d'une phrase pour poser une question et ne brusque jamais. A coté, la conversation que j'ai avec mes parents paraît totalement vide. Il ne peuvent pas s'empêcher d'avoir ce regard entre la pitié et le regret. Ils s'en veulent de m'avoir dit la vérité, alors que je n'en ai absolument rien à foutre. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi, mais on refusait ma sortie afin de me faire des tests physiques et psychologiques totalement inutiles. Si quelque chose n'allait pas, je l'aurais remarqué seul. Je suis sur que c'est encore ce médecin.
Heureusement, elle est là. Je me sens réellement bien avec elle.
Le jour de ma sortie, je ne craignais pas de la perdre, je ne sais pas pourquoi. Je n'avais quasiment aucune chance de la revoir, mais j'avais l'impression qu'elle ne me quitterait jamais vraiment. Comme ces frères jumeaux qui prétendent être liés de telle sorte qu'on ne puisse jamais les séparer.
Mais avant de partir, je n'ai pas pus m'empêcher de lui demander son nom. Comme si c'était d'une importance capitale.
« Mad », répondit-elle de sa voix gracieuse.
Mad. Étrange. Bien que ce mot soit le même pour tous lorsqu'on le lit, il devient différent lorsqu'on le prononce. Certains le prononcera de façon brutale, impersonnelle, comme un terme administratif. Alors que certains vont insister sur le « A » pour lui donner de la longueur, de la profondeur. Ce nom est à la fois magnifique, évanescent et à la fois froid, sans âme. Cela dépend de la personne.
Et pour moi, ce nom était emplis de profondeur.
Je ne lui ai pas dit au revoir en partant et elle non plus. On s'était compris.

Partie 2

Je n'aime pas ces gens.
A peine quelqu'un du groupe part quelque part que les autres la critiquent sans vergogne.
Des profiteurs. Des comploteurs. Des escrocs. Des traîtres.
Heureusement, il y a Mad.
C'est fou de retrouver quelqu'un dans exactement la même université, des années plus tard.
Alors que je mangeais seul dans le self, elle était entrée et s'était assise en face de moi sans que je m'en rende compte. On a alors parlé. Comme le font de grands amis qui se voient tout les jours. Comme si notre dernière rencontre datait d'hier. Pas de « ça fait longtemps » ou encore de « wow, t'as changé ». Pas de formules d'introduction hypocrites et inutiles. Nous avons commencé à discuter simplement, comme reprenant une discussion interrompu depuis plusieurs années. Elle n'a pas changé. Toujours les mêmes gouts que moi, toujours à écouter. On a parlé de tout et de rien. Le nouveau film sortit, le prof dépressif de l'université, la mort de mes parents, le nouveau succès musical du moment qui va être tiré à plusieurs milliers d'exemplaires alors qu'il ne compte que 3 notes et 5 répliques différentes...
Il se trouvait justement qu'elle cherchait un appartement dans le coin. Quelle chance ! Avec l'héritage de mes parents (et après avoir vendu la maison familiale), j'ai pus m'acheter un appartement. Je l'ai acheté pour ne pas avoir besoin de faire de colocation, mais on dirait que ça va changer.

Partie 3
Cela fait deux semaines que nous vivons ensemble maintenant.
Nous passons des journées exquises. Le jour, en dehors des cours, nous nous promenons en ville, la nuit nous regardons la télé, puis nous dormons. Ce sont des petites activités toutes simples mais qui nous suffisent. Il faut que j'arrête de sécher les cours. J'ai trop tendance à échanger mon temps de travail avec la compagnie de Mad.
Demain j'irais en cours, et je rattraperais...
Demain...

Partie 4
Un mois maintenant que nous sommes dans cet appartement.
Nous ne sortons plus que pour aller chercher à manger. Le reste du temps, nous regardons la télé.
Cela nous suffit. Notre présence mutuelle nous suffit. Devant cette inactivité, j'ai commencé à grossir et me laisser pousser la barbe mais elle s'en fiche. Elle, reste égale à elle-même. Belle et gracieuse. Elle ne prend pas de poids et ne s'enlaidit pas.
Nous ne sommes pas mariés.
Nous ne sommes pas fiancés.
Nous ne sommes pas amoureux.
Nous sommes bien plus que ça.

Partie 5

Cet enculé de voisin à appelé les flics!
Putain mais c'est pas interdit de rester 2 mois dans son propre appartement sans sortir, si ?
Du coup, il a cru que l'appart' était vide. Quand il a entendu un bruit de chute, il a cru qu'il y avait des squatteurs. Tu parles d'une connerie. Il a juste fait ça pour nous faire chier. Il a bien entendu que y'avait pas d'autres bruits . C'est juste que j'avais oublié de manger pendant 3 jours, j'avais un peu faim et je suis tombé dans les pommes pendant quelques secondes. Ça peut arriver à tout le monde.
Du coup, ils m'ont foutus à l’hôpital psychiatrique. Au début, elle était là. Ils nous avaient mis ensemble. Et puis y'a l'autre médecin avec son sourire hypocrite qui m'a gentillement fait comprendre qu'on allait tester un truc sur moi. Un truc au cerveau. Ils m'ont jugé inapte à prendre des décisions et comme il n'y avait aucun parent proche ou amis (à part Mad mais ils l'ont enfermés aussi), ils ont décidé seuls que c'était la meilleure chose qu'il puisse m'arriver. Putain, je sais même pas de quoi y parlent. Tout va bien chez moi pourtant. Enfin tout allait bien. Avant que ces connards fassent leurs saloperies d'interventions. Ils m'ont « muté » (ou plutôt séquestré) dans un autre endroit de l'asile. Ça fait 5 putains de jours que j'ai pas vu Mad ! 5 JOURS ENTIERS BORDEL !
Il faut que je me barre d'ici. Ils essayent de m'embobiner en me disant que Mad n'a jamais existé. Mais je sais qu'ils mentent. C'est un complot. J'en suis certain. Dès que je retrouve Mad, on se barre d'ici.

Partie 6
Je ne retrouve pas Mad. 37 jours. Je ne la retrouverais certainement jamais. Je suis sûr qu'ils l'ont tué. Tout ça à cause de mon connard de voisin. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait. Ils l'ont peut-être violé, torturé, tué et fait disparaître le corps dans une forêt. Peut-être qu'ils l'ont vendue comme esclave....
Rah ! J'arrive pas à me concentrer sur leurs saloperies de tests de merde ! Il faut que je leur réponde bien pourtant si je veux sortir. Et ce salopard qui me sourit... si c'est pas lui qui allait décider de mon avenir, je lui aurais éclaté la tête sur son bureau, à frapper encore et encore jusqu'à voir des bouts de sa cervelle sur mes chaussures pour enfin regarder si son visage affiche toujours ce sourire stupide.
Mais je ne peux pas. Il faut que je joue le jeu. Tout ceci n'est qu'une mascarade. Jouez le jeu et il devront respecter les règles à leur tour. Il faut être patient.... 37 jours bordel...

Partie 7
La tête de mon voisin décore à présent la table de la salle à manger. Il a payé pour tout les autres. Il fera un titre d'exemple. Il ne faut pas emmerder les honnêtes gens qui ne demandent rien à personne. J'espère que cette enflure de médecin arrêtera de sourire bêtement après ça. 57 jours et 4 heures sans elle.... j'ai calculé, ça fait 1372 heures en tout... c'est beaucoup trop long.
C'est pourquoi j'ai sauté dans le vide, de la fenêtre de mon appartement. La vue de la rue déserte d'en haut est magnifique. Il n'y a absolument rien à voir. C'est ce qui la rend magnifique. Il n'y a personne. Et pourtant, je ne suis pas seul. Je sais qu'elle est là. Elle m'assiste dans ma chute. Elle attend que je touche le sol pour que l'on puisse se retrouver. Tout les deux. Seuls. Pour toujours.

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