Oui? Je ne sais pas. Ah si...

Oui ? Je ne sais pas. Ah si…


C’était le 6 mars. Elle était tranquillement sur le bord de la mer, contemplant les nuages. Un doux vent chaud venait effleurer son corps.
Dormait-elle ? Je ne sais pas.
Mais elle avait les yeux bien fermé. On aurait dit que rien ne pouvait la déranger. Ni bruit, ni ombre, tout simplement rien.
Son visage, sans expressions, mais si pur, si doux, si lisse...
Pouvons-nous penser que si on lui parlait, elle ouvrerait les yeux et sortirait du monde dans lequel elle semble être en ce moment. Je ne sais pas.
De loin, on pouvait la regarder, allongée sur le sable, comme un tableau peint par un artiste.
Les couleurs de la mer, du soleil... ouais, du coucher du soleil qui se posait doucement sur son ventre plat.
Elle était mince, très mince, presque maigre je crois, anorexique ? Je ne sais pas.
Je crois qu’on pourrait la contempler sans un temps de repos. Elle avait tellement de choses qui nous retenait... ouais, qui retenait notre regard sur elle. Qu'est-ce qui retenait notre regard? Je sais pas.
On pouvait la comparer à un abeille posée sur une fleur. Sauf qu’elle, elle se reposait allonger.
Maintenant quelques heures qu’elle ne bouge pas. Qu’elle ne fait rien. Pas même un geste. Pas même le plus infime mouvement.
Comment peut-on rester immobile comme ça sans bouger d’un seul pouce ? Je ne sais pas.
Je la regardais, du haut de la colline de sable, quand tout à coup quelqu’un vint perturber le tableau que je regardais depuis des heures.
Je regarde attentivement. C’était un garçon qui vînt à son tour s’allonger immobile à côté de la jeune fille.
Il était musclé, mais mince, il avait un visage long, blond, yeux bleu, cheveux mi-long. Mode surfeur quoi.
Je les regardais. Ils ne s’étaient même pas adressé un seul regard, pas un bonjour, tout simplement rien.
Se connaissaient-ils ? Je ne sais pas.
Le corps du jeune homme bronzait, au fur et à mesure des secondes, des minutes, des heures qu’il passait sous le soleil et que je les regardai.
Je sais pas mais je crois que je les regarde depuis un moment.
Je n’ai pas de montre, je n’ai pas d’objet pour savoir le temps que je passe à les regarder, tout simplement rien.
Je sais pas. Si ? En faite, non je sais pas.
Ce paysage, cette image ne change toujours pas, et ces deux, autant la fille que le garçon, ne bougeaient pas.
C’est sur pause ? Je ne sais pas.
Puis d’un coup sans aucune raison, ils tournèrent leur tête en même temps l’un vers l’autre.
Ils se regardaient attentivement, bloqué.
Je me décide à avancer un peu plus discrètement pour essayer de voir si leur lèvre bougent, pour voir s'ils se parlaient.
Je les regardai attentivement, mais rien, pas un seul mouvement de lèvre. Leur lèvre supérieure était parfaitement posé verticalement et horizontalement sur la lèvre du bas.
Étrangement symétrique…
Des lèvres refaites au millimètre près ? Je ne sais pas.
Ils ne bougeaient même pas leur lèvre. Rien de déplacé. Tout simplement rien.
Pourquoi avaient-ils tourné la tête, l’un vers l’autre si ce n’est que pour rester figée l’un l’autre, ni même ce parler ? Je ne sais pas.
Puis, d’un coup il s’embrassèrent et restaient lèvres sur lèvres sans décoller leur bouche l’un de l’autre.
Un baiser éternel peut-être ?... Je ne sais pas.
Je reste figé sur cette image. Réfléchis.
Puis, je trouvai enfin une idée. J’ai réfléchis que je ne vois leurs mouvements que par saccades, sans qu’ils soient fluide.
C’est moi non ? Je ne sais pas.
Puis d’un coup au loin j’entends un rire d’enfant qui tapait sur une chose.
Le bruit devenait de plus en plus fort et de plus en plus insupportable.
Les nerfs vînt à me prendre.
Quand tout à coup je sors comme d’un rêve me retourne vers mon fils en lui criant :
« Ça suffit avec cette télécommande maintenant ! Et arrête de crier de suite ! »
Ah si…
En fait, j’étais tout simplement dans la lune en train de regarder la télé, et mon fils qui jouait à appuyer simultanément sur « Pause », puis « Lecture »...