SweetMelancholya
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Un monde parfait

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Message  FairyMadness Mar 6 Mar - 15:23

Encore une magnifique journée dans ce monde bénis par les dieux.
Le petit Jimmy se levait tôt comme tout les matins d'école. Il s'assit sur son lit et s'étira en baillant bruyamment. Il enfila ses chaussons qui n'attendaient que lui puis marcha jusqu'à la fenêtre. Il tira les rideaux qui empêchait sa contemplation. Aussitôt, une lumière aveuglante s’engouffra dans la chambre du petit garçon. Il faisait beau aujourd'hui encore. Seuls quelques nuages blancs de formes toutes différentes cachait quelques petites parcelles du ciel bleu.
« Chéri ! Le petit déjeuner est prêt !
-J'arrive maman ! »
Jimmy courut jusqu'à l'escalier, mais ralentit avant de le descendre. Il ne faut pas aller trop vite si on ne veut pas se blesser.
Une assiette avec du bacon ainsi qu'un verre d'eau l'attendait sur la nappe à carreaux rouge et blancs de la table de la salle à manger.
« Bonjour maman !
-Bonjour ! », dit-elle en lui faisant la bise.
Elle enleva son tablier pour aller se maquiller dans sa chambre en haut.
Le petit garçon s'assit sur sa chaise et commença à manger son petit déjeuner.
Son père sortit du couloir sous l'escalier pendant que son fils mangeait. Il marcha jusqu'à lui pour lui dire bonjour.
« Bonjour papa !
-Bonjour », dit-il en lui faisant la bise.
« Tu t'es coupé ?
-Oui, en me rasant. Tu sais que pépé n'a pas eu le temps de m'apprendre à me servir d'un rasoir. Et puis c'est difficile avec ma main.
-Ah oui, c'est vrai », répondit innocemment l'enfant.
Puis il se remit à manger.
Le père monta à l'étage afin de s'habiller avec autre chose que son peignoir.
Le petit en profita pour regarder la télévision. On annonçait la fermeture définitive de la dernière maison de retraite. Encore un bon point pour le nouveau régime, disait le journaliste.
Son petit déjeuner finis, il prit ses couverts et les mis dans le lave-vaisselle puis alla finir de se préparer.
Lorsqu'il fut prêt. Il redescendit une seconde fois l'escalier. Sa mère l'attendait avec les clés de la voiture.
« Allez ! Dépêche-toi ! Tu sais que la maîtresse n'aime pas les retards !
-Oui maman. »
Le temps que la mère aille démarrer la voiture, le petit mettait ses chaussures. Il venait d'apprendre à faire ses lacets mais il n'était pas encore habitué. Une fois son affaire terminée, il courut jusqu'à la voiture. Une fois dans la voiture, il regarda l'heure sur le cadran.
08H48.
L'école commençait à 9h00.
Le petit garçon baissa les yeux. Il savait ce qui l'attendait.
La mère aussi le savait. Sur le chemin, elle accéléra.
« Maman, tu ne conduis pas un petit peu vite ?
-Mais non mon petit. », répondit-elle d'un ton qui laissait entendre l'exact contraire.
Elle roulait vite mais en essayant de ne pas dépasser la limitation de vitesse. Il ne fallait surtout pas dépasser la vitesse. Il ne fallait p....
La lumière de son bracelet passa de l'orange au rouge. Elle avait dépassé la limitation de vitesse.
Le teint de la mère devint livide.
« J'te l'avais dis maman. »
Les mains de la jeune fille tremblaient légèrement. Elle tenta de sourire malgré tout.
« Au moins tu arriveras à l'heure », dit-elle d'une voix tremblante.
Elle avait au moins évité ça à son fils.
Lorsqu'ils arrivèrent, il était 8h58.
Le garçon fit la bise à sa mère.
« Au revoir maman ! 
-Oui, souffla-t-elle au bord des larmes, au revoir... »
Jimmy ouvrit la portière, sauta sur le trottoir et courut jusqu'à l'école.
Il entra pile à la sonnerie, il avait de la chance.
Il put suivre le cours de sa classe de CP.
Tout d'abord, l'hymne national en guise de rituel avant de commencer la journée. Ensuite un peu d'histoire du pays avant la grande réforme (remplit de guerre et de criminels) suivis d'un peu d'histoire du pays après la grande réforme où la paix régnait, où il n'y avait que de bons points à aborder. Pause déjeuner de trente minutes. Un peu de mathématiques, encore un petit peu d'histoire du pays avprès la grande réforme et pour finir juste assez de français pour pouvoir savoir lire et écrire sans faire trop de fautes. Ou du moins en restant compréhensible pour les autres. A la fin de l'école, le petit Jimmy sortit. Il attendit quelques minutes sa mère avant de se rappeler.
« Ah ! Mais avec l'injure et la gifle, ça fait la troisième infraction ! »
Alors il prit l'initiative de marcher jusque chez lui. Il n'avait pas de portable mais de toute façon il ne voulait pas déranger son père. De plus, il faisait beau aujourd'hui !
Il gambadait donc dans la rue en chantonnant des chansons, pas trop fort pour ne pas déranger les gens. Quelqu'un marchait dans le sens opposé au sien.
« Bonjour Jimmy !
-Bonjour monsieur Boitoux ! »
Depuis la grande réforme, il fallait respecter quelques règles de respect très simples comme par exemple dire bonjour aux gens. Ce sont quelques petites règles toutes simples qui permettaient que chacun puisse mieux vivre. Sur son chemin, il croisa deux policiers qui parlaient fort et riaient à des blagues salaces sur l'une des nouvelles « pensionnaires » qui était fraîchement arrivé et dont ils ont apparemment eu une description physique avantageuse. Ils étaient en uniforme. Un casque avec oreillette intégré, une visière à l’épreuve des balles, un gilet renforcé qui était autrefois réservé aux opérations spéciales, une bandoulière en diagonale sur leur torse afin de tenir le fusil d’assaut dans leur dos, des gants contre tout type d'arme tranchante avec un bouton au creux de la main (permettant de faire ressortir les griffes camouflées sous la manche de leur gilet), un pantalon renforcé avec plaques en métal incorporées et un étuis ou reposait un pistolet 10mm chargé, et enfin des chaussures de sécurité avec de petits pics sous la semelles afin de ne pas glisser et de pouvoir courir sur certains murs en bois. On peut leur reprocher la lenteur de déplacement due à leur équipement mais il y a toujours aux alentour un troisième policier, plus vulnérable, mais aussi plus mobile avec arme équipées de silencieux et armes des corps-à-corps variables. Quelques fois un sniper mais c'est assez rare. On pouvait ignorer les règles de politesse avec les policiers car il était interdit de les approcher à plus de cinq mètre. Les policiers étaient vieux en général. 25 voire 30 ans voire même parfois (mais rarement) plus. C'était d'ailleurs pour ça qu'on leur faisait confiance et qu'on leur donnait les pleins pouvoirs. Le petit Jimmy écarta son attention des policiers afin de continuer tranquillement sa marche, mais silencieusement cette fois-ci.
Un autre petit garçon arrivait dans l'autre sens mais sur l'autre trottoir cette fois-ci. Il courait avec un grand sourire, profitant lui aussi de cette merveilleuse journée.
Mais il avait quelque chose dans la main... de long et pointu...
Les rires derrière le petit Jimmy s'arrêtèrent. L'un des policiers avait vu l'autre garçon. Ils ne voyaient pas exactement ce qu'il tenait. Dans le doute, l'un d'eux fit tourner sa bandoulière afin d'empoigner le fusil. Il tira une rafale sur le garçon. Les impacts firent quelques petits trous sur le flanc droit du tee-shirt de l'enfant tandis que de grosses éclaboussures écarlates formaient des cercles irréguliers sur le mur de la maison à sa gauche. Une balle trop bien placé vint exploser le bras du garçon au niveau du coude. Une fois la rafale terminée, il resta debout quelques secondes avant de retomber mollement en avant, laissant sous lui une mare d'un écarlate brillant magnifique qui reflétait le soleil à merveille. L'avant-bras, quant à lui, était retombé lourdement, laissant rebondir l'objet qu'il tenait jusqu'au centre de la route. C'était simplement un stylo.
« Ouf !, se dit le petit Jimmy, j'ai cru qu'il y avait encore des gens armés de couteaux qui n'avaient pas été arrêté ! »
C'est surement ce qu'avait aussi cru le policier, et il avait eu raison de tirer. Qui sait ce que quelqu'un peut faire avec un couteau ? Casser quelque chose ? Voler quelqu'un ? Pire, le blesser ? Voire même le tuer ?
Mais Jimmy secoua théâtralement la tête, seul un policier assermenté peut tuer. C'est un travail difficile. Heureusement, la grande réforme a prévu un système afin de laisser leur moral au plus haut point. En effet, l'alcool ayant été interdit, il fut réquisitionné et ne sert maintenant qu'aux représentants de l'autorité. Mais cela ne remplace pas les relations sociales. Car en effet, policier est un métier dur ou l'on peut être appelé à n'importe quel moment mais heureusement, la grande réforme a prévu un système pour cela : les prisonniers en vue d'une exécution prochaine (c'est à dire tous) étaient à l'entière disposition de ces braves personnes. Ainsi, ils peuvent discuter avec eux, se défouler sur eux et faire d'autres choses sur lesquelles mon père m'a promis des explications lorsque je serais plus grand. Après tout, si ils sont enfermés, ils sont inférieurs aux gens purs. Ce devrait être un honneur d'être au service de ces citoyens d'élite. Il faut faire trois infractions avant d'être prisonnier. Sauf si on est un enfant comme le petit Jimmy bien évidemment, la société n'est pas cruelle. Elle n'impose pas des principes horribles à des gens innocents. Non, les enfants (c'est à dire avant 12 ans) se font simplement arracher un membre sans importance lors d'infraction comme par exemple un orteil, une phalange... Il avait d'ailleurs échappé de peu ce matin-là. Mais sa mère non. Car, lorsqu'on devenait adulte (c'est à dire à 12 ans), on reçoit un petit bracelet qui change de couleur à chaque infraction. Il est équipé d'un micro pour les injures, un GPS pour les infractions au code de la route (et pour retrouver la personne accessoirement) ainsi qu'une mini-caméra pour les coups ou autres. Bien sur, les coups ne peuvent pas être identifiés par la caméra seule, elle ne sert que de preuve en cas de dénonciation. Et l'abstention de dénonciation est une infraction. Lorsqu'on a pas encore fait d'infraction, le bracelet est blanc. Ensuite il devient bleu pour une infraction, orange pour deux et rouge pour trois. Lorsqu'il devient rouge, les policiers les plus proches, aidés par le réseau d'information central qui leur donne la géolocalisation de la personne, doivent l'arrêter et l'emmener en prison où ils sont sous l'autorité suprême des représentants de la loi. C'est eux qui décident de la date de l’exécution ainsi que du traitement du prisonnier. La seule chose interdite est de le laisser partir. C'est tout.
Le petit Jimmy était arrivé devant chez lui. Il avait repris sa chanson. Son père était en train de rentrer le sac de provision qu'offrait l'état tout les jours en échange du travail des citoyens. Mais il y avait un problème, cela se lisait sur le visage de son père. Il se grattait le haut de la tête avec le seul doigt qui lui restait de sa main droite.
« Dis-moi mon petit, tu sais pourquoi il n'y a de la nourriture que pour deux ? 
-C'est parce que maman a fait sa troisième infraction ce matin.
-Ah ! C'est pour ça ! »,dit-il. Son sourire était revenu. Si l'état avait fait une erreur, il aurait fallu aller au commissariat pour tirer la situation au clair. Et personne de normalement intelligent n'est heureux d'aller au commissariat.
« Ça veut dire que je vais avoir une nouvelle maman ?
-Et oui !
-Ouai ! Super ! »
Car selon la grande réforme, un foyer est constitué d'un enfant, un père et une mère. Ou un père et une femme enceinte. Dès qu'un des membres est absent, on le remplace par l'un des vieux enfants d'un foyer et on laisse les parents de ce dernier le soin d'en faire un nouveau. Ainsi, le bonheur familial est garantit.
« Qu'est-ce qu'on a eu pour manger ?
-Alors déjà on a quelques tranches de bacon pour le matin, comme d'habitude, et... un bras !
-Ouai ! Quelle super journée ! »
Et oui, car la grande réforme est aussi écologique. En effet, les races d'animaux ne sont plus mises en danger par l'homme. Après tout, il y a tellement d’exécution : enterrer ou incinérer ces corps reviendrait bien trop cher. Les corps sont donc distribués par petits morceaux aux habitants. L'équilibre parfait !
Ils installèrent la table dans la salle à manger ou le meuble en os les attendait. Après tout, il faut bien faire quelque chose des os de criminel. Ce serait un trop gros gâchis sinon.
Après le diner, le petit garçon se brossa les dents grâce à sa brosse à dent en os, enfila son pyjama ayant appartenu à un autre petit garçon qui avait apparemment reçu quelques balles au niveau du cœur si on en croit les quelques traces de coutures, puis alla se coucher. Son père lui fit la bise et referma la lumière de la chambre derrière lui mais laissait celle du couloir allumé et la porte de la chambre entr'ouverte pour que l'enfant ne soit pas dans le noir complet. Le petit Jimmy était confortablement installé dans ce lit en os qui avait vu un nombre incalculable de personne passer avant lui, tira la couverture cousue avec les vêtements inutilisables venant la plupart du temps de prisonniers (la plupart du temps féminins curieusement) puis ferma les yeux.
Demain, une autre merveilleuse journée l'attendait.
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