SweetMelancholya
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L'évolution

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Message  FairyMadness Lun 12 Mar - 13:42

Il tournait sur sa chaise, encore et encore.
Il n'y avait de toute façon personne à déranger dans le laboratoire.
Tout le monde avait quitté les locaux depuis plusieurs heures maintenant.
Sauf lui.
Et il s'ennuyait prodigieusement.
Il s'arrêta de tourner devant le bureau et frappa sa tête de toute ses forces sur le tas de feuilles devant lui.
« Quelle connerie d'avoir pris ce boulot... »
Il l'avait pris parce qu'il savait qu'il ne travaillerait pas énormément. Mais là c'était trop. Ou plutôt pas assez. Ça valait le coup de suivre trois années d'études dans la biochimie expérimentale pour glander sur une chaise. Enfin... il était payé, c'est déjà ça. Il se leva de sa chaise et commença à marcher vers ce qu'il devait surveiller.
C'était un grande demi-sphère en double vitrage sains teint de 200m de diamètre. Des plans d'eau salée et potable,de terre ainsi que de la végétation, de grands rochers troués et du sable étaient disséminés un peu partout de façon aléatoire. Des couveuses étaient fixées en ligne sur la longueur de la sphère. Une seule était allumée à chaque fois. Elle s'éteignent et s'allument selon l'heure de la journée. A midi par exemple, c'est celle qui est au centre de la ligne qui s'allume. La nuit par contre, aucune n'est allumée. Elles formaient une reconstitution miniature de soleil. Quelques petits ventilateurs faisaient le tour de la sphère à ras-le-sol permettant ainsi de simuler un vent de manière plus ou moins importante, alternés de petits déshumidificateurs permettant de gérer l'humidité à l’intérieur du « bocal ». Des systèmes de mini-arosages étaient incrustés dans la terre et pouvaient être activés à n'importe quel moment. C'était une miniature du système terrien. Il manquait quelques éléments comme la neige, les volcans, les plaques tectoniques etc... mais ces éléments n'étaient pas nécessaires pour l’expérience. Un mouvement à l’intérieur d'une des « grottes » de l'un des rochers qui servaient de montagne attira son attention. Une petite silhouette apparut. C'était un individu de la race censé représenter les humains dans cette miniature grotesque. Il était à l'image de ses frères : il ressemblait un peu aux gorilles dans l'apparence général mis à part quelques éléments. Des yeux remplaçaient les oreilles. De plus, ses crocs se rapprochaient plus du tigre que de l'humain. Une petite queue poilue remuait de façon régulière au milieu de son dos. Les pieds étaient semblable à des pattes d'oiseau en plus épais et entièrement osseux. Le problème, quand on recréer un environnement à l'à peu près, c'est que les mutations des spécimens changent totalement au premier détail changé. En effet, le sens de l'ouïe était totalement superflu dans un univers où il n'y a quasiment rien pour se cacher hormis quelques plantes disséminés un peu partout et les montagnes. Les spécimens ayant un bon sens de la vue sont donc avantagés. Car les humains ne sont pas les seuls parodié dans ce carnaval de génétique. Les oiseaux avec œil ventral, les poissons à griffe qui peuvent creuser le terreau servant de sol où manque la roche.. bref, l'apparence des êtres vivants sont modifiés. Mais ça ne dérangeait toujours pas ces braves scientifiques. Ils ne veulent pas faire une miniature exacte de la planète terre. Non. Ils veulent simplement voir ce qu'aurait pus être la planète dans d'autres circonstances. On pourrait se demander l’intérêt d'une telle expérience. Et bien elle est à la fois scientifique vu qu'elle permet de faire avancer le travail de la génétique, mais elle est aussi évidemment philosophique, potentiellement technologique (qui sait quels éléments ils pourraient créer sans aucune influence extérieure)... bref, tout le monde y trouve son compte. Bien évidemment, pour que l’expérience soit un succès, il faut plusieurs tests. Mais ce laboratoire n'est pas le seul à avoir fait cet essai. C'est le cinquième.
Lors du premier essai, les êtres humanoïdes avaient commencé par explorer leur environnement. Ils étaient d'une curiosité sans limite. Ils firent rapidement la différence entre ce qui est comestible ou pas, entre les bêtes dangereuses ou inoffensives et se passaient les informations par un langage primitif. La première étape était passée pour les scientifiques. Après avoir scrupuleusement notés leurs observations, ils décidèrent d’accélérer les choses et déposé discrètement des outils miniature dans la zone de chasse de ces êtres. Lorsqu'ils les trouvèrent, ils apprirent tout de suite à les reproduire. Ils avaient appris à fabriquer. Après les outils, il commencèrent les armes, puis les vrais habitats et un de si de suite. En deux ans à peine, ils avaient déjà des semblants de villages, ils avaient inventé leur écriture, leur langage s'était raffiné. C'est alors que l'un d'eux écrit le premier livre, racontant la découverte des premiers outils. Devant le manque d'explication logique, certains pensèrent que c'était simplement l'un des leurs qui avaient créés ces outils. D'autres, qu'un être tout-puissant leur avait offert ce cadeau. Un culte était né. L'auteur de l'ouvrage réunit des fidèles autour de lui tandis que les autres les laissait dans leur délire. Cela insupportait le chef des religieux qui ordonna aux autres habitants de le rejoindre. Quand ils refusèrent, ils furent massacrés par ce qui était auparavant leur voisin, leur amis, leur frère. Le chef crut que son Dieu lui parlait lors de son sommeil et imposa des règles arbitraires à son peuple. Lorsqu'il en eu assez, il se révolta et tua leur chef. Il purent ainsi vivre tranquillement durant une certaine période. Jusqu'à ce qu'une coupure de courant vint raviver l'imagination du peuple restant qui paniquèrent devant l'absence de lumière et de vent et devant le taux d'humidité qui montait. Le cycle reprit alors. Les scientifiques cessèrent l’expérience devant la répétition du système qui était inintéressant.

Le deuxième essai, les êtres humanoïdes avaient apparemment un problème cérébral puisqu'ils attaquaient des cibles bien plus dangereuses qu'eux, couraient dans des ravins, frappaient les objets et s’écrasaient régulièrement sur la vitre. Soit ils avaient un problème visuel, soit ils étaient particulièrement cons.

Le troisième essai fut meilleur. Les êtres humanoïdes se regroupèrent très rapidement. Ils s'établirent à coté d'un point d'eau, firent rapidement la connaissance des nourritures comestibles et restèrent au même endroit. Ils coupèrent la végétation environnante et s'installèrent. La découverte technologique fut assez rapide. Les outils et enfin les habitats furent rapidement établis. Ils commencèrent à communiquer par la parole, puis par écris, par le dessin.... Ils se nourrissaient de plantes qu'ils faisaient pousser, ils ne s'étaient pas occupés des armes. C'était un peuple pacifique qui vivait isolé. Mais le monde autour d'eux avait évolué et bientôt les créatures sauvages apparurent. Quand les représentants félins envahirent le village, ils ne purent rien faire.

Le quatrième enfin, évolua exactement comme le premier, mis à part qu'ils ne se demandèrent jamais la provenance des outils. Ils s'en fichaient, leur avancée était bien trop importante. Une fois bien établis, ils éradiquèrent les espèces animales trop dangereuses et capturèrent les inoffensives comestibles afin de débuter l'élevage. Lorsque les scientifiques les sentirent prêts, ils leurs offrirent une miniature de ville comme nous la connaissons. Totalement vide excepté quelques appareils électroniques branchés à des prises de courant ainsi que du matériel nécessaire à en construire d'autres. Ils l'avaient posé sur une île qu'ils n'avaient pas encore exploré durant la nuit afin de laisser leur imagination faire ce qu'elle voulait pour expliquer cette ville. Lorsqu'ils la découvrirent, ils ne se posèrent pas la question et adoptèrent un style de vie d'inventeurs. Ils innovaient, encore et toujours. Bien qu'ils dormaient dans des nids de feuilles, ils chauffèrent bientôt leur maison au chauffage rudimentaire. Mais chacun inventait dans son coin. Et lorsque l'un voulait l'invention du voisin, il devait lui offrir sa propre invention. Ainsi est né le troc d'invention. Mais les plus idiots se retrouvèrent bientôt sans rien, obligés d'échanger jusqu'à leurs armes et vêtements afin d'acquérir les dernières inventions qui ne servaient qu'à suivre l'évolution de la technologie. Non pas par utilité mais par mimétisme. La ville se trouvant sur une île, les matières premières se firent rapidement dures à trouver, et le radeau improvisé ayant servis à venir sur l'île appartenait maintenant aux plus fins inventeurs. Ils ne pouvaient même plus aller chasser ou chercher des fruits sans devoir donner la quasi-totalité des leur labeur au propriétaire du radeau. Ainsi commença les vols tout d'abord, puis les représailles, puis la guerre civile. Seuls les plus grands inventeurs qui avaient le monopole des armes purent s'en sortir. Mais ils étaient aussi ceux qui n'avait aucune idée de la manière dont on trouvait de la nourriture, les plus idiots leur en ayant fournis durant tout ce temps, jusqu'à ce qu'ils achètent le radeau par appât du gain. Le cannibalisme précéda la disparition progressive de la race.

Seul le cinquième était encore actif. Ils n'avaient pas atteint la fin de la première étape en cinq ans d'observation.
Les scientifique parlaient de plus en plus sérieusement à clore l’expérience, car ils savaient qu'ils n'en tireraient rien. L'homme qui observait l'un des spécimens parodiant son espèce trouvait cette décision juste, mais dommage. Car même si ces êtres ne se retrouvaient que pour la reproduction, que leurs avancées technologiques n'allaient pas au-delà de la simple masse et que leur domaine de réflexion ne se limite qu'à la nourriture et à la boisson, c'est tout de même la seule qui ait tenu la distance. On pourrait penser qu'il ne s'agit que de cinq ans, mais ces cinq ans représentent à échelle normale bien plus de temps. Tout ce qui se passe dans le bocal est accéléré. Cinq ans dans le bocal représente peut-être cinq siècles, voire cinq millénaire dans la réalité. Le seul des cinq qui ai survécu est le moins « évolué ». Enfin, excepté le deuxième, mais on ne peut pas réellement le compter dans le tas.
« Mais nous aussi, nous sommes encore là. Le plus évolué des six.»
Enfin, ça fait environ quatre millénaires que nous sommes là.
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